Premier réseau de services d’aide, de soins et d’accompagnement à domicile auprès des personnes âgées ou handicapées, des enfants et des familles, UNA (Union nationale de l’Aide, des Soins et des Services aux Domiciles) représente 66 145 salariés au sein de plus de 600 structures médico-sociales, associations ou services publics territoriaux, réparties sur l’ensemble du territoire métropolitain et ultramarin. Ces services interviennent dans le champ médico-social, auprès de publics fragiles, bénéficiaires de prestations sociales comme l’APA, la PCH ou l’ASE.
Reconnue d’utilité publique, UNA mène depuis plus de 50 ans une action militante visant à construire une politique de l’autonomie permettant à nos concitoyens les plus fragiles, personnes âgées en perte d’autonomie, personnes en situation de handicap, familles et parents en situation de détresse sociale ou économique, d’avoir pleinement leur place dans la société et d’être rétablis dans leurs droits : droit de vivre où ils le désirent, droit à avoir une vie sociale, droit à avoir des réponses adaptées à leurs besoins.
UNA porte cette vision en dépassant tout corporatisme, mais au travers d’axes forts qui fondent son identité et celle de ses adhérents :
- Un attachement profond à la solidarité nationale
Les politiques de l’autonomie et notamment à domicile doivent faire partie du socle des droits de toutes personnes vivant en France et doivent s’inscrire dans les grands principes de la Sécurité Sociale. Aujourd’hui, malgré la création d’une branche « Autonomie », ce n’est toujours pas le cas. - Une volonté de ne pas faire de la fragilité des personnes et des familles un marché
Les personnes âgées, les personnes en situation de handicap, les personnes atteintes de maladies chroniques, les familles fragiles ne doivent pas être les proies d’un capitalisme prédateur qui laisserait le champ libre à la concurrence, aux grands groupes capitalistiques et feraient de leur pouvoir d’achat une source de marges bénéficiaires et de dividendes. Certains voient les politiques de l’autonomie comme une source de revenus plutôt qu’une mission d’intérêt général. Nous combattons cette vision et, pour UNA, l’intervention auprès des plus fragiles doit être un droit garanti par un financement public. Ces principes ne visent pas à opposer les services et les établissements selon leurs statuts (public, privé ou commercial), mais bien de reconnaitre que l’action médico-sociale n’est pas une activité économique comme une autre. Elle doit nécessairement s’inscrire dans l’intérêt général et dans les valeurs de l’Economie Sociale et Solidaire. - La nécessité de répondre aux enjeux d’attractivité du secteur médico-social et notamment à domicile
Depuis plus de 10 ans, les rapports s’accumulent dénonçant les insuffisances des rémunérations, la dégradation des conditions de travail, les absences de perspectives de carrières. Aujourd’hui, les constats sont sans appel : 18,2 % des intervenantes à domicile sont sous le seuil de pauvreté, contre 6,9% pour la population nationale. Un effort considérable, notamment sur les rémunérations, doit être engagé. UNA, en tant qu’organisation patronale, avec les autres fédérations de la Branche non lucrative, a pris ses responsabilités en signant l’avenant 43 et les accords salariaux qui ont suivi depuis 2021.
Malheureusement, faute de financements publics suffisants, les services sont contraints soit d’assumer le coût de ces accords et de fonctionner à perte, soit de les faire payer aux personnes accompagnées amenant renonciation aux droits et baisse de leur pouvoir d’achat.
Par ailleurs, la seule vraie réponse aux questions d’attractivité sera d’offrir des perspectives de carrières via une convention collective unique établissements/domicile, et les pouvoirs publics doivent s’y engager. - La lutte contre les inégalités qui entravent encore le déploiement des politiques de l’autonomie
Les inégalités territoriales, car il est inacceptable qu’il existe des territoires et des départements où il ne fait pas bon vieillir, être en situation de handicap ou être malade.
Les inégalités à l’accès au droit selon les ressources ou l’origine ne sont pas plus tolérables.
Les fragilités induites par l’âge, le handicap, la maladie où les difficultés sociales doivent bénéficier d’une réponse nationale et solidaire car il s’agit du fondement du pacte républicain. A ce titre, UNA reste engagée afin de permettre aux services à domicile de répondre à tous et sur tout le territoire, selon les besoins et sans discrimination.
Ces grands axes de la vision que porte UNA pour tout le secteur social et médico-social ne sont pas théoriques : ils sont déclinés par des propositions concrètes :
- Un modèle de financement durable et solidaire permettant de garantir la pérennité économique des services, l’attractivité des métiers et l’accessibilité financière à des prestations de qualité pour tous nos concitoyens fragiles qui en ont besoin ;
- Un modèle de gouvernance rénové garantissant l’égalité des politiques publiques sur tout le territoire français.
Parce qu’elle est restée fidèle à ses principes et qu’elle en propose des applications concrètes, UNA est devenue un interlocuteur incontournable des pouvoirs publics, du gouvernement, des parlementaires, des administrations.
Désormais, les engagements qu’UNA a toujours portés, s’inscrivent dans une urgence à court terme. Alors que la France devra affronter l’enjeu démographique du vieillissement de sa population et qu’elle annonce avoir engagé un « virage domiciliaire », des services à domicile disparaissent tous les jours, emportés par les difficultés économiques et les manques de personnel prégnants, créant des déserts médico-sociaux de plus en plus vastes. Les personnes accompagnées, les services, les professionnels et plus largement les Français ne peuvent plus attendre les réformes promises depuis trop longtemps que tous se sont engagés à adopter mais que personne n’a mises en place.